La gestion du changement dans les TPE : impossible défi ?

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Les TPE française se caractérisent à la fois par leur grande diversité d’activités, leur forte présence sur le territoire et leur poids dans l’économie. En effet, elles emploient, à elles seules, environ 20 % des salariés. Elles sont également très présentes en dehors des métropoles. Néanmoins, en matière de gestion du changement et de transformation digitale, elles sont encore considérées comme bien en retard par rapport à leurs voisins européens. Qu’en est-il réellement de la gestion du changement dans les TPE ? État des lieux sur les forces et les faiblesses de 9 entreprises françaises sur 10.

Gérer le changement des très petites entreprises : un tour de force ?

Les entreprises rassemblées sous la dénomination TPE (Très petites entreprises) ou micro entreprise possèdent deux caractéristiques :

  • Un nombre de salariés inférieur à 10
  • Un chiffre d’affaire inférieur ou le total du bilan est inférieur à 2 millions d’euros.

Les TPE comprennent à la fois les micro-entrepreneurs mais également les indépendants, les professions libérales, les artisans, les start-ups, etc. Les entreprises de moins de 10 salariés représentent à elles seules 96 % des entreprises françaises soit 3,9 millions d’entreprises selon l’Insee

Du fait de cet éclatement, le numérique n’a pas touché toutes les TPE de la même façon. Si certaines ont bien réussi leur transition, une grande majorité est en retard malgré une volonté d’investir et de répondre aux nouvelles attentes de leurs clients et de leurs collaborateurs.

En effet, la conscience du rôle majeur du web en termes de communication semble partagée par une très grande majorité de TPE.  L’étude Réussir avec le web, menée de septembre 2017 au mois d’août 2018 montre notamment qu’une large part des indépendants possède un nom de domaine sans pour autant être sensibilisée à la question de la gestion de l’identité sur le web.

En somme, il reste encore beaucoup à faire du côté des TPE pour entrer pleinement dans l’ère numérique. Et cela n’est pas un simple effet de mode quand on sait que cela menace directement la pérennité de l’entreprise.

A travers notre pratique, nous avons synthétisé les atouts, les faiblesses, les menaces et les opportunités liées au numérique pour les TPE.

Les atouts des TPE face au numérique : des enjeux bien compris

  • Une bonne acceptation de la nécessité de changement : Les TPE ont globalement bien compris que le web et les outils numériques constituaient un atout majeur dans leur développement. Elles l’utilisent en très grande majorité pour faire connaître leurs produits ou leur activité, pour développer le contact client et être trouvées facilement sur internet.
« 63 % des TPE attribuent une importance stratégique forte aux solutions informatiques et aux outils digitaux. »
  • Une présence sur le web et les réseaux sociaux : 59 % des TPE ont un site web ou un compte sur les réseaux sociaux (ex : page Facebook). Du côté des artisans, le retard est plus conséquent. Seulement 34 % d’entrepreneurs ont créé un site web ou un compte sur les réseaux sociaux pour leur entreprise.

Une relative passivité des TPE face au numérique

Une capacité d’investissement faible. Que ce soit en temps, en argent ou en ressources humaines, la capacité d’investissement des TPE est globalement plus faible que les autres catégories d’entreprises. Les changements se font généralement de manière plus progressive et sur un temps plus long que pour les PME et les grandes entreprises.

Un manque de compétences et de connaissances qui rendent difficile le choix et l’utilisation des outils. Les TPE manquent d’accompagnement et de compétences internes pour gérer leurs projets numériques de A à Z.

Peu de sites e-commerce : 11 % des TPE interrogées dans le cadre de l’étude « Les artisans et les TPE face au digital » disposent d’un site marchand ou d’une boutique en ligne. Cela représente encore un investissement important pour la majorité des entreprises même si cela peut grandement contribuer à leur développement. D’ailleurs, beaucoup de micro-entrepreneurs s’appuient sur les market place pour vendre leurs produits afin de réduire les coût et être visibles plus rapidement.

Un éloignement géographique des métropoles où se trouvent de nombreux prestataires et événements autour du numérique. Les TPE souffrent d’une polarisation des activités du numérique dans les grandes métropoles. En effet, les micro-entreprises se trouvent majoritairement dans les agglomérations et dans les villes de tailles moyennes où l’offre numérique est moindre.

Une vision encore trop restreinte Des outils numériques

Une attitude trop attentiste. Les TPE ont tendance à mettre en place un site web vitrine et créer des profils sur les réseaux sociaux mais n’ont pas forcement développé une stratégie de communication active et suivie sur la durée. Nombreux sont les patrons de PME qui considèrent encore les sites internet comme des plaquettes dématérialisées et non comme de vrais outils pouvant proposer plus qu’une simple présentation de leurs produits.

Une utilisation timide des outils numériques. Nombreuses sont également les TPE qui ne perçoivent pas encore comment les outils numériques peuvent les aider dans leur activité en dehors de la gestion et la communication auprès de leurs clients. CRM, gestionnaire de paie, les TPE possèdent des systèmes d’information parfois assez disparates en fonction de la politique et des moyens du dirigeant. Là encore, ce sont les artisans qui sont les moins bien équipés. Ils ne sont que 34 % à disposer de logiciels de bureautique et d’outils de gestion et 22 % à avoir un logiciel spécifique à leur métier. 36 % des TPE jugent que les outils digitaux ne sont pas ou peu stratégiques dans le cadre de leur activité.

Une faible gestion de leur image en ligne et de l’e-reputation. Si elles souhaitent être visibles rapidement sur la toile, les TPE accordent encore peu d’importance au référencement et à leurs réputations en ligne. Résultat : une présence timide, davantage liée à leur situation géographique qu’à une réelle stratégie de webmarketing. Pour pallier ce manque de visibilité, nombreuses sont les entreprises qui utilisent les supports papiers (carte de visite, plaquettes, …) pour faire connaître leurs sites web.

Un investissement jugé peu rentable : la timidité des TPE face au numérique s’explique aussi par le fait que les retours sur investissements ne sont pas ou peu mesurés. Beaucoup de dirigeants pensent encore que l’activité dédiée à la communication sur le web est une perte de temps. En l’occurrence, si aucune stratégie n’est mise en place et que la communication est réalisée de manière erratique, ce constat peut sembler assez juste.

 

Les opportunités offertes aux TPE : une proximité et une réactivité à exploiter

La géolocalisation : La grande force des TPE reste la proximité géographique avec leur client. Ces dernières années, Google a fortement développé la recherche de proximité ce qui constitue un grand atout pour les petites entreprises à l’ancrage local. Google business, site d’avis participatifs tels que Yelp ou encore les annuaires et sites de demandes de devis sont d’excellents moyens de se faire connaître facilement.

La relation de proximité avec les clients : On l’a vu, les TPE utilisent majoritairement le web pour communiquer sur leurs produits ou être visibles et joignables. Peu de choses sont encore faites pour développer leur réputation sur le web. Or, cet axe constitue un fort levier de développement pour les TPE pour leur permettre de se distinguer. Travailler les avis clients, intégrer des avis vérifiés sur leurs sites e-commerce, répondre aux questions et animer les comptes sur les réseaux sociaux sont autant d’actions qui fonctionnent.

Les dispositifs accessibles aux TPE : enfin, il existe un certain nombre de dispositifs pour aider les TPE à amorcer leur transition numérique. En voici quelques-uns destinés, entre autres, aux micro-entreprises :

En définitive, les TPE ont réellement une carte à jouer dans la digitalisation de leurs activités car elles possèdent des atouts que les PME et les grandes entreprises n’ont pas, à savoir une plus grande réactivité et une proximité avec leurs clients et prospects. Même progressif, un changement est indispensable compte tenu du marché et de la demande du public. Les TPE doivent pouvoir profiter du même accompagnement dont bénéficient les PME et les grandes entreprises pour passer ce cap en douceur. 

 

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